L'attelage Pédagogique

Etre Propriétaire

I - Tout le monde

De nos jours, tout le monde peut devenir propriétaire d'un cheval : chevaux réformés des courses de trot ou de galop, chevaux sauvés de la boucherie par des associations qui sont obligées de confier des animaux à tour de bras.
L'acquisition d'un cheval, dans certains de ces conditions peu onéreuses, ne se fait pas de façon réfléchie. Les "jeunes" propriétaires n'ont que très peu, voire pas du tout, de notions sur l'entretien et la conservation de leur cheval en bonne santé.

II - Etre propriétaire comporte un certain nombre de devoirs !

a) "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé" Antoine de Saint Exupéry

Entre l'ignorance, l'inquiétude à outrance, la fierté, l'égoïsme et l'inconscience, les propriétaires se trouvent démunis ou incompétents, même pour les choses les plus simples et les plus logiques.
Que le cheval soit, ou pas, au centre des préoccupations, les "nouveaux propriétaires" s'en occupent "au petit bonheur la chance" :

• visite du cheval une seule fois par semaine, voire moins,
• ignorance des principes d'éducation à pied, ignorance de la psychologie du cheval
• ignorance des soins minimaux à donner
• ignorance dans la gestion du travail
• ... etc

b) Les devoirs

• Conditions d'hébergement adaptées et non dangereuses
• Travail adapté, ne mettant pas en danger la santé du cheval (chevaux non préparés, malades, blessés, jument en gestation avancée...)
• Vaccinations obligatoires et déclaration en cas de maladie contagieuse
• Identification obligatoire (livret, transpondeur)
• Assurance en Responsabilité Civile pour l'Equidé (RCPE)
• Absence de mauvais traitement et d'actes de cruauté
• Du temps : être propriétaire d'un cheval pour lui accorder, au mieux, une heure pas semaine est un acte purement égoïste : Louez-en un dans ce cas.

III - Le logement : bien-être du cheval ou du cavalier ?

Le cheval peut être au pré ou au box. Chaque solution comporte des avantages et des inconvénients dont il faut tenir compte pour le bien-être du cheval.
Au pré, le cheval ne s'ennuie pas, il broute toute la journée et bénéficie de compagnie, il est mieux dans sa peau et a un meilleur mental. En hiver, le pré présente de la boue et un cheval sale, ce qui peut rebuter une certaine catégorie de cavaliers.
Le box est très pratique, mais seulement pour le cavalier ! Il plonge le cheval dans l'ennui, ce qui est la source de vices d'écuries et de maladies respiratoires. L'urine et le crottin dans lesquels le cheval stagne fragilise la corne des sabots et fait pourrir la fourchette. Son enfermement oblige de le sortir tous les jours. Ce mode d'hébergement est plus onéreux que le pré.
Le pré-box est un bon compromis.

IV - L'alimentation : règles de bases ou mort

Il existe des règles de bases à respecter sous peine de voir le cheval en colique. La colique représente 40% des causes de mortalité chez les chevaux !!!
Il faut absolument les respecter si vous nourrissez vous-même votre cheval : le cheval est un animal avec un estomac très fragile.
Son alimentation doit être rationnelle et étudiée : le pain n'est pas un aliment, pas plus que la paille, les quantités de fourrage et de granulés doivent être calculées en fonction du poids, de l'âge, de la taille, de la race, du travail ...
Personne ne peut ni ne doit improviser l'alimentation d'un cheval. L'odre de dstribution des différents aliments a également son importance dans la digestion.

V - Les soins : ils sont quotidiens.

a) Faire et faire faire

La litière (box), la mangeoire, l'abreuvoir doivent être nettoyés tous les jours ; les cloisons et les clôtures inspectées et réparées dès que c'est nécessaire. Un pansage quotidien est idéal pour déceler les anomalies.
Régulièrement, le parage ou le ferrage sont effectués; les vermifuges, les vaccins et la visite du dentiste programmés.

b) Connaitre

Les signaux d'alerte et les maladies du cheval doivent être connus. Ce sont des notions de bases indispensables à tout propriétaire pour savoir détecter les dangers pour la santé de son cheval. Le propriétaire doit posséder une pharmacie de base, mais également des CONNAISSANCES. Le cheval ne peut pas parler, c'est au propriétaire de savoir observer.

• Anomalies du comportement, de l'attitude, anomalies physiques : craindre myosite, myoglobinurie, coliques ou autres maladies : grippe, bronchite, emphysème pulmonaire,...
• Boiteries : suspecter blessures, maladie naviculaire, ostéite, fourbure ...
• Blessures : atteintes, brulures, coupures, déchirures, ... craindre des complications d'infection possibles, allergie, maladies de peau..., savoir soigner et déceler la cause
• ...

c) Travailler ou casser ?

Monter un cheval, le longer ou l'atteler, sont des activités qui répondent à des règles : on ne fait pas n'importe quoi, n'importe comment. Il faut respecter une progression, une charge de travail, et l'adaptation des objectifs aux possibilités réelles de chaque animal. Certaines techniques relèvent de mauvais traitement voire d'actes de cruauté !
Construire et éduquer demande de la patience. Détruire le travail va au contraire très vite. Ré-éduquer est alors encore plus long, et souvent difficile. Bidouiller seul dans son coin est le plus sur moyen d'aller au fond d'une impasse d'où il sera difficile de sortir, même avec un professionnel.

Ignorer la psychologie du cheval est le plus sur moyen de le casser moralement et d'aller au bout d'une impasse technique © Laurence Grard-Guenard

Toute utilisation de textes des sites attelagepeda et equipeda, sans autorisation écrite précisant les droits de reproduction, est formellement interdite, sous peine de poursuites.

Lire aussi :
La visite d'achat
L'alimentation
Les coliques
Le retour au calme
La récupération
La santé

Bibliographie :