L'attelage Pédagogique

pédagogie

Cavalier, s’adapter au menage ? Pas si facile !

L’attelage se distingue des autres disciplines équestres par la distance qui sépare le cheval de son utilisateur. Il en résulte deux conséquences majeures :

Le meneur n’est donc pas un cavalier et vice-versa. Lorsque les cavaliers arrivent à l’attelage, ils doivent se débarrasser de reflexes inappropriés, acquis en tant que cavaliers, puis apprendre les comportements spécifiques de cette autre discipline.

Equitation Attelage
Pratique Un cheval, un cavalier Un cheval, Un meneur, un coéquipier
En cas de chute Le chevalseul, au pire, casse son filet, érafle la selle. Pas de traumatisme pour le chevalLe cheval emmène derrière lui une voiture qui peut se retourner, se coincer, se casser, affolante par son bruit et ses mouvements de rebonds, traumatisant le cheval presque surement à vie pour cette discipline.
Le cheval paniqueLe cavalier ne doit pas descendre : il est plus en sécurité à cheval qu’à pied à côté de lui.Avoir le reflexe de parler. Faire descendre le coéquipier qui rassure le cheval à la tête.
Entretien et soliditéSi le matériel casse, les conséquences ne sont jamais très graves pour le chevalSi le matériel casse, les personnes peuvent être éjectées de la voiture, le cheval conserverait alors la voiture accrochée ou à moitié cassée derrière lui, avec des risques de blessures physiques en plus du traumatisme psychologique.
Le filet, la bride, le matérielUtilisation du cheval monté en filet, avec des mors divers, en licol, ou nu Monte à cru, totalement sans matériel, possible.Mors spéciaux, licol interdit. Apprendre à avoir une main exacte et juste. La présence de la voiture rend dangereuse toute approximation, le meneur ne peut rattraper une erreur avec son assiette ou ses jambes. Impossible d’atteler sans matériel approprié
TournerGrande panoplie d’effet, direct, contraire, d’opposition, Rectification et précision du tracé par l’assiette et les jambes. Effet direct d’opposition uniquement : savoir doser l’action des mains avec plus de finesse. Prendre en compte la voiture, son encombrement et son tracé. Rectification du tracé moins aisée, avec le fouet.
AvancerJambes, Assiette, Aides artificiellesVoix : acquérir ce nouveau reflexe, Aide artificielle : le fouet, Le cheval n’est pas « encadré » par les aides.
Aides artificiellesEperons, Cravache, Stick, Facilité d’utilisationFouet, Difficile à manipuler avec précision, Maladresse entrainant un manque de précision
Se faire embarquer Tourner de plus en plus court pour ralentir.Demi-arrêt associé à l’action des jambesNe pas tourner à vitesse élevée à cause du risque de renversement de la voiture, Pas de demi arrêt possible : pas de jambes, pas d’actions de mains vers le haut possible, Avoir le reflexe de calmer à la voix, prendre et rendre sur des courbes très larges si c’est possible.
PauseRênes longues posées sur l’encolureGuides détendues sans les rallonger à cause du risque d’accrochage dans les brancards, les boucles de harnais ou la queue.
Tenue des rênes / guidesDiverses tenues selon les écoles. Quand on perd une rêne, on la retrouve sur l’encolure rapidement, ou par le biais de l’autre main. L’assiette et les jambes prennent le relai, pendant la perte de la rêne, pour encadrer le cheval dans la bonne direction.Diverses tenues dont la tenue au carré, académique. Le meneur doit s’asseoir sur le flot. Quand on perd une guide, on ne la retrouve facilement qu’en tenue au carré. Si on les tient comme des rênes, la guide lâchée met le cheval dans le vide d’un côté. Leur longueur est handicapante pour les reprendre rapidement et pendant ce temps le cheval tourne sans qu’il soit possible de rattraper la direction.
HarnachementSeller parait assez simple, mais les cavaliers sont d’accord pour dire que la place de la selle est importante, ainsi que le réglage du mors.On ne peut pas deviner comment se met le harnais sur le cheval, ni comment le régler, ni comment il s’attache à la voiture, sauf en faisant des essais-erreurs inutiles pour le cheval. L’exemple populaire des courses de trot attelé n’est pas un modèle à suivre : la voiture ne s’attache pas à la sellette, il faut utiliser une bricole pour la traction...etc.
Le débourrageIl se fait avec le matériel du cavalier : selle et filet. Le cheval vierge apprend « sur le tas ».Il se fait d’abord aux longues rênes, le dressage est précis et poussé pour que le cheval soit capable de faire face au moindre problème. Le harnais est introduit petit à petit, et la voiture en dernier quand on est bien sur du dressage abouti du cheval.

La pratique d’une discipline non montée peut paraitre moins flatteuse et en ce sens, plus facile, le cavalier n’ayant pas la même sensation des efforts à fournir.
Cependant, il y a des avantages pour celui qui cherche à comprendre les chevaux plus qu’à les utiliser : la stabilité du meneur et sa vision globale du cheval lui permettent d’acquérir des notions sur la locomotion et la communication plus rapidement qu’un cavalier qui doit d’abord maitriser son équilibre à califourchon, sans voir sa monture.
Un apriori récurrent est de penser qu’un gentil cheval monté ira très bien à l’attelage. Or, le cheval n’est pas naturellement habitué à être dans des brancards, ni à tirer une charge plus ou moins bruyante. Si vous croisez des chevaux montés lorsque vous faites une sortie attelée, observez simplement les comportements des chevaux qui ne sont pas désensibilisés à la vue et au bruit de votre voiture. Un gentil cheval monté a besoin d’un vrai débourrage pour cette autre discipline.
Quoiqu’il en soit, l’expérience de cavalier n’est pas inutile, car il y a de nombreux points communs dus à l’utilisation du même animal : les connaissances s hippologiques et psychologiques du cheval, les reflexes comportementaux en cas de panique (ne pas crier, rester calme, ne pas montrer sa peur au cheval, ne pas séparer un groupe…)
N’ayez pas honte de vous faire aider, c’est surtout l’occasion de rencontrer d’autres passionnés.

Lire aussi :
pédagogieL'image bucolique d'un attelage

Bibliographie :