L'attelage Pédagogique

pédagogie

La vision périphérique en attelage
améliorer ses performances

L’utilisation du regard

En attelage, une des difficultés pour le meneur est de pouvoir prendre des informations suffisamment à l’avance pour anticiper les trajectoires du cheval et de la voiture, qui ne sont pas tout à fait les mêmes. En même temps qu’il rassemble les informations sur le tracé à venir, surtout dans les passages étroits, qu’ils soient naturels en extérieur ou construits en compétition, le meneur doit savoir exactement ce qui se passe sous ses roues, pour pouvoir au besoin réajuster rapidement ses actions.

Pour cela, le meneur utilise son regard de différentes façons selon deux modes séparés et complémentaires.

La vision centrale est d’environ 3 degrés, elle permet de distinguer les formes avec les détails, les informations sont nettes et précises. Par contre elle perd son efficacité en cas de mouvements et de luminosité réduite.
La vision périphérique est d’environ 207 degrés, elle est de plus en plus floue au fur et mesure qu’elle s’éloigne de la vision centrale, elle permet de localiser globalement les objets dans l’espace, elle est sensible aux mouvements et aux contrastes. Mais les situations particulières de stress ou de concentration intense tendent à réduire ce champ de vision.

vision périphérique
En regardant les cônes rouges, en face de lui, le meneur distinque quand même la présence des cônes bleus et violets

Qu'est-ce qu'utiliser sa vision périphérique ?

Combinées, la vision centrale et périphérique permettent au meneur de :

Ainsi, le meneur doit arriver à prélever dans l’environnement tous les renseignements nécessaires à son action, et cette tâche est d’autant plus complexe qu’il est lui-même en mouvement sur la voiture. Avec l’expérience, il acquiert : la perception de la profondeur, du relief, de la vitesse, du déplacement de son cheval, de son propre déplacement, et de l’ensemble articulé. De fait, le meneur n’observe plus l’environnement, il se perçoit à l’intérieur de celui-ci.
Il exerce également sa coordination œil-main lors du maniement des guides associées au fouet dans des situations simples et complexes, où il a besoin d'analyser des informations extérieures en même temps que ses propres actions sur le cheval. La complexité augmente avec le nombre de guides et de chevaux, chacun d’eux apportant aussi une part d'imprévisibilité, il faut les « garder à l’œil ».

La vision périphérique

Le meneur voit sous ses roues, tout en regardant devant son équipage.
La vision périphérique est floue, mais le cerveau n’a pas besoin de voir tout son environnement avec une acuité à 100%. Il déduit les informations et s’il n’y a rien d’important pour résoudre la tâche dans la vision périphérique, le cerveau ne va pas y envoyer l’œil en vision centrale.
Dans de nombreuses situations, la façon dont sont prélevées les informations du milieu extérieur, détermine la performance sportive.

vision périphérique

vision périphérique

La durée de consultation visuelle est plus courte chez l’expert parce qu’il analyse très rapidement la situation. Le débutant a besoin de plus de temps pour interpréter ce qu’il voit et ne sait pas quelles informations chercher. Il voit moins de choses pendant le même laps de temps.
Ainsi sur un parcours de maniabilité, le débutant va s’occuper de chaque porte les unes après les autres, en ne regardant qu’elles. S’il a besoin de regarder ailleurs, son cheval, ses mains pour réajuster ses guides, son fouet pour l’utiliser, il va perdre le tracé de son champ de vision. Quand il y reviendra il lui faudra à nouveau du temps pour ré analyser sa situation et son tracé modifié. L’expert, lui, prend des informations sur le tracé avant la porte, la façon d’aborder la porte, la trajectoire jusqu’à la suivante, l’attitude de son cheval, ses différentes allures selon les endroits… S’il a besoin de modifier la portée de son regard, il conserve une attention dans sa vision périphérique à tout ce qu’il a précédemment analysé.

vision périphérique
La vision du débutant, il regarde un détail, juste la porte : cercle violet
La vision de l’expert, il voit un ensemble, la porte, la suivant, la trajectoire, son cheval : cercle vert

Apprécier les distances, la vitesse de déplacement, les trajectoires sont des évaluations subjectives. Pour s’approcher d’une estimation juste, le meneur doit améliorer l’utilisation de sa vision périphérique.
Regarder large, être une tour de contrôle en état de vigilance permanent, sans être agité non plus, permet d’ajuster les actions en cours. Peu à peu, grâce à l’apprentissage et l’entrainement, le cerveau apprend à orienter automatiquement les yeux vers les informations nécessaires, le meneur gagne alors en anticipation et prévision. Les trajectoires vont devenir fluides et précises. Le débutant au contraire a des actions saccadées et des tracés heurtés car il se rend compte au dernier moment de l’endroit où il se trouve et où il doit aller. Pendant qu’il analyse, le cheval avance et la voiture roule !
On ne peut pas être sceptique quant à l’amélioration des performances grâce à la perception visuelle, la finesse et la rapidité d’analyse et de jugement permet en effet de prendre la bonne décision tactique :

La prise d’informations est également influencée par des facteurs évolutifs :

Le regard panoramique

Le regard panoramique permet d’embrasser l’ensemble d’un environnement, le champ de vision englobe une plus grande surface. Lors de la reconnaissance d’une maniabilité ou d’un marathon, il permet de visualiser des repères utiles : par exemple les arbres sur le premier dessin.
Le regard panoramique s’oppose au regard focal où le meneur regarde un point et occulte le reste. Le regard panoramique permet d’utiliser la vision périphérique.

Regard panoramique Voir loin donc large
Vision centrale, regard focal Regarder un détail
Vision périphérique Voir autour

La différence entre regard panoramique et vision périphérique : le regard panoramique est situé loin, alors que la vision périphérique se situe autour d’un point observé, soit par un regard panoramique loin, soit par un regard focal près.

Le regard : plus utile qu’on ne le pense

  • Le regard est une aide, bien qu’il ne soit pas listé dans les manuels. Orienter le regard au bon endroit, surtout pour un cavalier en contact étroit avec sa monture, permet de faire passer des informations à son cheval : regarder au-delà d’un obstacle que l’on veut sauter et non l’obstacle par exemple.
  • Les indices visuels permettent de réguler la position et de conserver l’équilibre. La vision périphérique a une fonction kinesthésique et fonctionne de façon proprioceptive pour élaborer et maintenir la posture, à cheval ou en voiture.

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Bibliographie :