L'attelage Pédagogique

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La peur

Comment fonctionne la peur ?

La peur est une vision déformée du monde. Partielle, tronquée, elle exclut toujours la cohérence.
Certains régimes s’appuient sur la peur et l’exploitent pour faciliter l’installation d’une idéologie (fascisme, totalitarisme, religions, terrorisme…) car elle permet de manipuler facilement les foules.

La peur, c’est l’absence de pensée. Elle la court-circuite, bloque la réflexion, paralyse toute recherche de réponse appropriée. Celui qui se laisse envahir par la peur subit une aliénation programmée. Sa conscience est brouillée, ses réponses sont inadaptées car complètement irréfléchies. Ce comportement perverti rend la situation encore plus dangereuse, séparant l’individu de son environnement réel.

La peur se renforce chaque jour. Elle reste toujours active même si l’individu cherche à se la cacher ou à la défier. Elle refait surface chaque fois qu’une situation, dans laquelle elle a déjà eu une emprise, se renouvelle.

La peur est contagieuse auprès d’autres individus : un cavalier communique la peur à son cheval, un cheval peut communiquer sa peur à un cavalier déjà fragile.

La mauvaise et la bonne peur.

La peur inconsciente est nocive : elle engendre un état de stupeur allant jusqu’à l’angoisse, elle provoque une perte de lucidité et de vigilance.
Mais la peur peut également être justifiée par la raison, la maturité, ou le bon sens. Dans ce cas, elle ne paralyse pas celui qui a peur mais lui assène une décharge d’adrénaline qui augmente sa puissance d’agir. La peur devient alors salvatrice et n’est plus perçue comme une honte. Comment retourner la situation ?

Se débarrasser de sa mauvaise éducation !

L’éducation parentale transmet souvent des valeurs nuisibles comme par exemple : un garçon, ça ne pleure pas, ça n’a pas peur.
Concernant la peur, le système est très vicieux. Répéter qu’une tâche est trop difficile pour une fille, qu’un enfant est incapable de faire telle ou telle chose ou bien qu’il ne la mérite pas, crée une estime de soi très basse. Dévalorisé, l’individu se sent impuissant, doute de lui-même, n’arrive pas à s’épanouir ni à être autonome.
Le complexe d’infériorité s’installe. Il ne faut « pas faire ci », « pas faire ça ». Toute action, avant même d’être réalisée, est perçue comme un échec.

Qui parle à l’intérieur de nous ? L’égo ou l’être ?

L’égo juge et dévalorise : il a honte d’avoir peur, il est en colère d’avoir peur et de ne pas pouvoir le cacher, entrainant des réactions agressives, vis-à-vis des autres ou de soi-même, surtout vis-à-vis du cheval. L’égo dramatise et nous limite, il se sent en permanence jugé, nous utilise comme un pion, nous incite à l’abandon. L’égo nous coince entre notre passion du cheval et la peur sans offrir aucune solution viable en dehors du déni. L’égo est prétentieux mais ne leurre que lui-même ou les personnes non averties.

L’être vit, a envie, est joyeux et aime. Ses sentiments s’accordent avec la réflexion. Il a conscience des vrais risques et est en paix avec lui-même. Il reconnait la peur, l’observe et l’analyse. Il l’apprivoise pour s’en libérer et pour pouvoir progresser et s’épanouir.

Comment ?

On peut éprouver la peur mais ne pas forcément être terrassée par elle. Il faut accepter de ressentir la peur sans en rajouter, la prendre comme une information et s’en servir : peur de quoi ? De perdre le contrôle, de la chute, de la vitesse, d’échouer, du cheval qui a peur, du regard de l’autre …
L’analyse de la peur nous aide à être lucides et humbles sur nos réelles capacités. Cette vision des choses nous réconcilient avec la capacité de réflexion et de réaction face à une situation que l’on juge critique.

« Je pense donc je suis » se transforme en « Je pense donc je n’ai pas peur ». Penser, c’est dire non à la peur. La peur est un état émotionnel dont on peut s’extraire : S’observer avoir peur, c’est l’accepter et la comprendre, accepter d’avoir peur sans honte.

Se faire aider ?

Une autre personne peut nous montrer la voix à suivre en étant à la fois courageux et réfléchi, mais pas imprudent ni impulsif. Un enseignant peut nous confronter à nos véritables problèmes et nous servir de guide. Mais dans ces deux cas, l’autre ne peut pas faire le chemin vers nous-mêmes à notre place.

A nous de jouer !

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Bibliographie :