Le hunter
Le Hunter est une discipline qui a pris sa source à la fois dans l'équitation d'extérieur (parcours de chasse) et dans l'Ecole Française de
Saumur. On la décrit souvent comme une reprise de dressage comprenant des obstacles à franchir, ou inversement, comme un parcours d’obstacles
avec des exercices de dressage entre les sauts.
Le cavalier auquel s’adresse cette discipline a un profil de perfectionniste, d’amoureux du travail bien réalisé, soucieux de la légèreté et
d’une communication fine avec son cheval. Le cheval idéal de hunter est un cheval calme et régulier, qui ne va être ni échauffé ni déséquilibré
par les sauts, et qui restera tout au long du parcours d’une réceptivité exemplaire aux aides du cavalier.
Décontraction et élégance sont la clef de cette très belle attitude.© Hunter club de France
Une épreuve où on ne triche pas avec le cheval
La compétition de Hunter n’est pas jugée par un résultat et un chronomètre mais une grille de notation sur plusieurs points, un protocole
qui rappelle celui de dressage. Non seulement le couple doit franchir les obstacles sans faire tomber les barres, mais il doit le faire avec
style et élégance, l’ensemble du parcours donnant l’impression, aux spectateurs et aux juges, d’être d’une facilité déconcertante.
Ainsi, la moindre imperfection, qui n’émeut personne en CSO, est-elle sanctionnée sévèrement en Hunter : une mauvaise trajectoire ou un petit
pied devant l’obstacle peut coûter 3 points, un abord trop grand : 2 points, une courbe à faux ou au galop désuni jusqu’à 5 points, les contrats
de foulées sont notés, la qualité des tracés, des centrages est prise en compte, la non-discrétion des aides, les défenses du cheval sont
pénalisées.
Deux catégories de compétitions
Le hunter propose deux sortes d’épreuves :
- épreuve de hunter « style » : jugement du cheval.
- épreuve de hunter « équitation » : jugement du cavalier.
Les parcours comportent tous un cercle de départ et un cercle d’arrivée, mais comme nous l’avons dit, pas de chronomètre. Les obstacles
autant que possible de couleurs naturelles, massifs et montants, tous appelés. La hauteur ne dépasse pas 80 cm en jeunes chevaux, et 1 m pour
les chevaux confirmés.
Bien que l’un et l’autre soient toujours notés, les épreuves « style » proposent des parcours coulants, simples, sans piège où le style, les
allures et le modèle du cheval entrent en priorité dans les critères. Les épreuves « équitation » sont plus techniques : le parcours inclut,
par exemple, des passages obligés, des transitions, des allures imposées, des contrats de foulées. C’est alors le tact du cavalier lors de la
résolution de ces imposés qui est récompensé.
Obstacles de couleurs naturelles, massifs et montants.© Hunter club de France
Une compétition sereine
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un parcours de Hunter est calibré comme une reprise de dressage. L’organisateur du concours peut donc,
s’il le désire, donner des horaires personnels précis comme en compétition de dressage. Le plus souvent, il n’y a qu’une seule piste, et
les cavaliers passent dans l’ordre. Dix minutes environ sont prévues pour chaque cavalier, soit environ 6 cavaliers à l’heure…on est très loin
de la fourmilière CSO ! Une des conséquences vraiment flagrantes, c’est le calme et la sérénité de cette compétition, et l’absence du côté
« foire d’empoigne » que l’on voit parfois au paddock.
De par ses caractéristiques, ces épreuves s'adressent aux :
- jeunes cavaliers qui débutent : on ne leur demande pas d’aller vite mais simplement de s’appliquer.
- cavaliers professionnels avec un jeune cheval : c’est une sortie éducative pour le cheval.
- cavaliers plutôt perfectionnistes.
Elles apportent un véritable sentiment de sécurité pour commencer les compétitions.
Aux Etats Unis : un passage obligéAux Etats-Unis, il n’y a pas que l’équitation western. Les cavaliers doivent faire leur classe en compétition de Hunter avant de pouvoir
participer à celles d’obstacles. Le Hunter est ainsi devenu l’une des premières disciplines équestres américaines, d’un niveau technique
très relevé, base incontournable, préparant les futurs leaders de CSO. |
La position
Il y a 3 types de positions :
- Equilibre 2 points : les jambes sont au contact, le poids est réparti dans les étriers, le cavalier est en équilibre.
- Equilibre 3 points : les jambes sont au contact, le poids est réparti dans les étriers et dans la selle, le cavalier est assis. (Cette position n’est pas celle du cavalier de dressage qui ne porte quasiment pas de poids dans ses étriers)
- Equilibre 2 points 1/2 : les jambes sont au contact, le poids est réparti dans les étriers, et sur le bas de l’assiette (les cuisses). Parfois l'assiette entière reprend contact sur quelques foulées.
Componist Champblanc et Cynthia Hankins : position parfaite. ©PSV
Ces deux dernières positions sont souvent utilisées en saut d'obstacles ou en complet où le cavalier doit être efficace rapidement. Pour les épreuves Hunter, les obstacles sont « petits », les distances justes, et l'idéal est de dérouler le parcours dans la même cadence, sans rupture de rythme, en restant en position 2 points, prouvant une parfaite harmonie entre le cavalier et son cheval.
Attitude du cavalier
- les étriers et talons très descendus.
- jambe tombant naturellement, en arrière de la sangle, intérieur de la jambe au contact.
- dos plat et soutenu, tête dégagée.
- la ligne droite - bouche-rênes-mains-poignet-avant-bras - doit être respectée.
- tous les doigts tiennent les rênes.
- la souplesse du bras se fait par le coude qui s'ouvre et se plie et non par l'ouverture des doigts. Le bras est élastique à partir de l'épaule.
- cette élasticité amène une entière indépendance du bras par rapport au corps
- au dessus de l'obstacle, les bras se déplient et les mains s'avancent sans que le haut du corps ne plonge en avant.
- le cavalier doit toujours regarder loin et où il va.
Le cavalier ne doit pas intervenir dans la zone d'abord. S'il doit le faire dans un tournant pour allonger ou raccourcir les foulées de son cheval, cela ne doit pas se voir. Il doit amener son cheval à prendre sa battue d'appel toujours à la même distance des obstacles, en conservant des foulées régulières.
L’attitude du cheval
Le cheval de Hunter doit se mouvoir avec aisance, se soutenir par lui-même, dans un équilibre horizontal naturel.
Il devra sauter les obstacles avec franchise mais sans effort, sans les toucher et sans trop de marge.
Aucun mouvement ne doit paraître forcé : les épaules montent vers l'avant, les genoux à la même hauteur, les canons repliés sans exagération,
le dos normalement arrondi, le saut adapté à la hauteur. Le cheval est posé et appliqué, et doit sembler prendre plaisir au parcours. Il a
appris à appréhender l'obstacle, à mesurer son saut, ce qui lui évite des efforts inutiles.
Twist de Noues et François Pasquier : un saut avec franchise adapté à la hauteur ©Coll privée Elevage Etchegaia
Le jugement
Les origines de cette discipline étant la chasse à courre, l’élégance fait partie intégrante du Hunter.
Le cheval est toiletté, crinière et queue tressées, ses cuirs sont propres et souples, assortis à la robe du cheval, les mors et étriers
brillants, le tapis en forme de selle doit être de couleur discrète.
Le cavalier porte une tenue classique d’équitation (et non une tenue de CSO) avec des couleurs sobres et en harmonie (pas de blanc), des gants
et des bottes cirées. Les femmes portent une résille autour de leurs cheveux.
Les fautes communes aux deux épreuves sont :
- cadence irrégulière, changement de rythme,
- abords de travers, petit pied, abord trop près, trop loin,
- tutoiement des obstacles, obstacle renversé, refus
- défense : tête en l’air, bouche ouverte, oreilles en arrière, fouaillement de la queue, saut de mouton, ruade…
- erreur de parcours,
- galop à faux ou désuni
- chute
Le tableau ci-après compare plus précisément les deux catégories d’épreuves.
Hunter Style | Hunter Equitation |
---|---|
Cheval : déplacement léger et gracieux, ni nerveux, ni chaud, ni difficile |
Cheval : le mieux dressé possible : s'étendre, se rassembler, changer de pied, galoper à faux, s'arrêter, reculer sauts réguliers et corrects |
Épreuve : Parcours coulant, distances justes, faciles et plutôt longues, Saut au milieu des obstacles, cheval droit et non vrillé |
Épreuve : Lignes avec contrat de foulées imposées, passage obligatoire, transitions, saut au trot, saut au galop à faux changement de pieds, sauts de puce, slalom sauts en biais imposés, sauts décalés à droite ou à gauche, directionnels |
Cavalier : doit mettre son cheval en valeur en bougeant le moins possible, grande relaxation |
Cavalier : le plus apte à résoudre avec finesse, précision et discrétion les difficultés techniques. Il doit montrer qu'il les maîtrise et non pas qu'il les subit. |
Fautes : décalage des antérieurs sur le saut, corps vrillé genoux dessous, cheval qui charge |
Fautes : courbe mal tracée, trajectoire dangereuse, contrat de foulées non respecté, transition ou figure non exécutée, cavalier accroché à la bouche du cheval, manque de fixité, ou d'équilibre |
Marquis de Launay et Cynthia Hankins : tenue sobre, harnachement discret, absence de protections, cheval toiletté,
une présentation soignée qui compte pour le classement © Studio Creat 45
Renseignements :
Hunter Club de France
Elevage EtcheGaia
Bibliographie :