Les 6 principes fondamentaux du système d'entrainement allemand 
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Depuis des années,
les allemands ont reposé leur système d'entraînement sur six concepts, qu'ils
suivent tout au long de l'entraînement du cheval de dressage ou d'obstacles. Ces
six étapes fondamentales, qui sont interconnectées consistent en : le rythme, la
souplesse, le contact, l'impulsion, la rectitude et le rassembler. L'atteinte de
tous ces préceptes a pour but ultime la " Durchlässigkeit ", qui se traduit par
la parfaite acceptation des aides, tout en maintenant le plus grand niveau de
souplesse du cheval.
Le rythme
Le rythme demeure la première préoccupation dans l'entraînement
de base du cheval. En effet, le pas, allure à quatre temps, ne doit en aucun
temps être altéré par une main trop dure ou un rassembler précoce. Allure
délicate par le peu d'impulsion qu'elle comprend, le cavalier doit en tout temps
suivre la motion naturelle du cheval, avec des coudes, poignets et épaules
détendues et souples. Souvent noté avec un double coefficient dans les reprises,
un bon pas actif et détendu peut en général contribuer à une bonne note finale.
Dans le trot, allure à deux temps de suspension, le cheval doit aller
franchement de l'avant, de façon détendue, tout en se portant de lui-même. Le
rythme du trot ne doit pas changer que ce soit dans les lignes droites,
transitions, lignes courbes. Un trot au dessus ou au dessous du rythme naturel
du cheval peut causer des tensions ou un cheval en arrière des jambes. Dans le
galop, allure à trois temps suivi d'un temps de suspension, le cheval doit
également être maintenu dans son rythme, afin d'éviter des fautes telle le
galop à quatre temps (tempo trop lent par rapport à l'activité dégagée par les
postérieurs). Un bon galop est agréable à regarder et on ne doit pas avoir
l'impression que le cheval peut, d'un instant à l'autre, " casser " au trot.
La
souplesse
Souvent
remplacé par le terme " Losgelassenheit " qui est plus complet, on sous-entend
dans ce principe la souplesse, la relaxation et la détente du cheval. La
relaxation mentale et physique du cheval demeurent, de l'entraînement du jeune
cheval jusqu'au niveau Grand Prix, une qualité primordiale. Même en faisant
exécuter un mouvement plus difficile à un cheval, il doit être en tout temps
possible de détendre, physiquement et mentalement le cheval. Le rythme et la
souplesse sont tout deux interconnectés, car on ne peut obtenir un rythme
adéquat si le dos est creux et que les muscles du dos et de l'encolure ne sont
pas détendus. Il existe plusieurs exercices pour détendre le cheval, mais faire
le réchauffement en étirant l'encolure vers le bas (long and low), reste un
exercice très profitable. Sans jamais laisser le cheval tomber sur l'avant-main,
le cavalier doit laisser le cheval graduellement étirer son encolure vers le
bas, le nez un peu en avant de la verticale, tout en maintenant un léger
contact.
Le
contact
Le contact peut
se résumer par la connexion établie entre la main du cavalier et la bouche du
cheval, au moyen des rênes. Le cavalier doit toujours donner sa main vers la
bouche du cheval, sans jamais cependant perdre le contact. On oublie souvent
cependant que le contact s'établi également à l'aide de la jambe et de
l'assiette, ce qui devrait dominer sur l'utilisation des rênes. En effet, un
cheval placé seulement avec la main ne démontera pas le degré d'engagement voulu
des postérieurs, ce qui est contraire aux objectifs du dressage. Un bon contact
permet au cheval de conserver son équilibre naturel et ainsi de se déplacer de
façon équilibrée au trois allures. Le contact résulte en montant le cheval en
avant des aides, dans un bon rythme et de façon détendue.
L'impulsion
L'impulsion provient de l'énergie
dégagée par l'activité des postérieurs. Cette énergie doit pouvoir passer par un
dos souple, l'encolure, la nuque et la bouche pour ainsi être reçue dans la
main. On ne peut développer et atteindre de belles allures élastiques et
expressives si le cheval n'a pas d'impulsion. Les postérieurs peuvent être
activés en faisant plusieurs variations de tempo et de transitions. Un cheval
avec de l'impulsion permet au cavalier de s'asseoir confortablement, il le porte
avec son dos. Un cheval peut avoir de l'impulsion sans être rassemblé mais ne
peut jamais être rassemblé sans avoir d'impulsion.
La rectitude
Tout comme nous, les chevaux sont
plus à l'aise soit à gauche soit à droite. Il est donc important pour le
cavalier d'entraîner le cheval afin d'atténuer cette faiblesse. Un cheval qui
n'est pas droit dans son corps ne pourra jamais se déplacer de façon équilibrée
et l'énergie ne pourra pas circuler pleinement des postérieurs jusqu'à la main
du cavalier. En effet, en déviant ses postérieurs vers l'intérieur, que ce soit
sur une ligne droite ou courbe, il ne peut pas porter correctement et également
de poids sur ses postérieurs. L'épaule en dedans est un très bon exercice afin
d'améliorer la rectitude du cheval car elle l'incite à maintenir activement ses
postérieurs sous lui.
Le
rassembler
Ce n'est
qu'après avoir confirmé les cinq étapes précédentes, mais surtout l'impulsion et
la rectitude, qu'il est possible pour le cheval de porter davantage de poids sur
ses postérieurs. En dégageant plus d'énergie, il augmente l'action de ses
postérieurs, ce qui donne comme résultat l'abaissement de sa croupe et
l'élévation de son avant-main. Le rassembler se produit de concert avec les
demi-arrêts, qui agissent sans bloquer ou diminuer l'énergie. Un rassembler
exigé trop tôt dans l'entraînement ne fait que causer des tensions, de la
raideur ou des boiteries.
Par Jasmine
Létourneau
Bibliographie:
-HINNEMANN,
Johann. The Simplicity of Dressage, Trafalgar Square, États-Unis,
2003.
-ZETTL, Walter. "The Training Pyramid". Dressage Today, Octobre 2003,
pp 89-93
Extrait du site : Dressage Quebec
Voir aussi :
Les fondamentaux
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