L'attelage Pédagogique

Galop 9

L'éthologie

Définition

Etude du comportement animal en milieu naturel.

L'étude du comportement permet de comprendre :

Histoire de l’éthologie équine

Il s'agit non pas l’histoire de l’éthologie équine au sens propre, mais au sens où on a commencé à entendre ce terme, lié à la pratique à pied de cavaliers américains, également appelés « nouveaux maitres » « chuchoteurs », « éthologues » …
Le véritable sens éthologique appliqué aux chevaux existe depuis bien plus longtemps, sans avoir revêtu ce nom. Xénophon parlait déjà de respect mutuel et de compréhension. Plus tard c'est plutot le terme "éducation" qui était utilisé, cette phase précédait et accompagnait le débourrage. Les écuyers classiques observaient déjà les comportements de leurs chevaux et s’adaptaient à leur biomécanique dans leur éducation et leur équitation : lire « les Dialogues » de Baucher.

Les institutions commencent par refuser l'éthologie (le chuchotage), et conservent la méthode dite classique. Devant le succès des chuchoteurs américains (très bons commerciaux, soit dit en passant, reconnaissons leur ça !), la Fédération Française d’Equitation intègre l'éthologie à ses cursus : galops éthologiques appelés "savoirs", manuels fédéraux d'éthologie, brevets fédéraux d’éthologues… de plus, l’utilisation des chuchoteurs par des grands cavaliers d’équitation classique comme Michel Henriquet, Michel Robert ...permet de faire redescendre le scepticisme.

Se multiplient alors un nombre croissant de pseudo-chuchoteurs. C'est la gloire, mais aussi la confusion générale sur l'honnêteté des méthodes !

A partir d'ici, il n'est plus aucunement question de critiquer les véritables éthologues, mais les auto-proclamés parce qu'ils ont trouvé un jour "une ficelle".

Pour enseigner l'éthologie, il ne suffit pas de posséder quelques galops et savoirs fédéraux !!!

Il est OBLIGATOIRE de posséder un VRAI diplôme d'enseignant : BEES ou BPJEPS et d'avoir passé un brevet spécifique d'éthologie : BFEE 1 ou 2 !

Avec le recul, on s’aperçoit que les méthodes (ou ceux qui les emploient) battent de l’aile. Pratiquées par n'importe qui, n'importe comment, les solutions rapides ne donnent finalement pas les résultats promis sur le long terme. Les chevaux, manipulés par des apprentis sorciers, redeviennent difficiles. Les consommateurs voulaient du rêve, ils l'ont eu : le rêve est quelque chose d'éphémère !

Avoir un cheval

Pour qu’un cheval soit bien dans sa tête, les personnes qui s'en occupent doivent :

Les professionnels du cheval n’ont pas attendu les chuchoteurs pour faire preuve de bon sens dans leur éducation du cheval (d'accord, pas tous les professionnels du cheval). Encore faut-il que le nombre croissant de propriétaires d'équidés puissent en avoir (du bon sens), et cela tout le temps. Quand un cheval pose un problème de comportement, au lieu de forcer le cheval, il faut arriver à analyser pourquoi, et si le problème vient du cheval ou de l’homme.

Le problème peut sembler venir du cheval : peureux, irrespectueux, agressif...
Mais en observant la relation entre le cheval et son propriétaire, on s'aperçoit que le problème vient souvent de l'homme : trop direct, trop brutal, excessif dans ses précautions, manque de volonté, manque d’autorité (autorité calme et tranquille et non pas agressive), manque de coordination (clarté dans les intentions), absence de progressivité, flegme… L'homme par ses erreurs de comportements engendre chez le cheval une réponse confuse, de l’incompréhension, ou carrément des défenses.

Le symptôme est le comportement du cheval, mais le cheval n’est pas toujours la cause.

Quelques Exemples

Cheval peureux : le désensibiliser
Cheval irrespectueux : lui apprendre à respecter l'homme en le faisant céder à la pression des doigts (touche)
Cheval peureux : l'homme est trop direct, il doit apprendre à être patient
Cheval peureux : l'homme est trop brutal, il doit apprendre à être plus doux dans ses demande
Cheval irrespectueux et/ou agressif : l'homme est trop précautionneux, et cède à tout
Cheval inattentif : l'homme manque de charisme, de volonté
cheval inattentif : l'homme est confus dans ses demandes

Eduquer implique de la rigueur.

Les jeux

Les éthologues sont arrivés avec des exercices qui peuvent être appelés "jeux" : les propriétaires ne se sentent pas obligés de "travailler". Et d'autres peuvent avoir l'impression de "travailler" en effectuant des manipulations basiques car il s'agit en fait essentiellement d'éducation à pied. Chacun y trouve son compte en appelant ça comme il le souhaite.
Ainsi, ils vendent (oui, c'est un peu cher quand même l'éthologie) des solutions pour chevaux agressifs ou peureux, chevaux qui ne montent pas dans un van, chevaux rétifs ou qui prennent la main. Le tout convient particulièrement aux chevaux d'extérieurs : il s'agit des chevaux de propriétaires qui se trouvent souvent en dehors de tout encadrement, et qui ne font que se promener...

A pied

L'équitation éthologique commence par une pratique à pied, puis se prolonge dans une pratique à cheval. Les exercices de désensibilisation au sol sont ceux que l'on connait depuis longtemps pour d'autres disciplines telle que l'attelage par exemple. L'objectif est que le cheval coopère de son plein gré.
La différence ? Les éthologues dénoncent notre matériel coercicif traditionnel : mors, cravache, éperons, renes, gourmette, et pronent leur licol éthologique, en fine cordelette, pas moins contraignant et blessant, un stick éthologique (il y a des batons dans la nature ?) appelé également carrot-stick, une longe en corde, une rêne en corde.
D'un côté ils disent s'adresser au mental pour gagner la confiance (pourquoi avoir un stick, un licol, une longe ?) et de l'autre obtenir des résultats sans autres contraintes que psychologiques (N'est-ce pas pire ? N'arrive-t-on pas à faire avouer des crimes à des innocents par la contrainte psychologique ?).
Alors ? mise en confiance ou contrainte psychologique ?
Il s'agit ici de questionnement ... Tout le monde peut apporter son point de vue, en fin d'article.

Témoignages

Mon expérience personnelle m'a ammené à observer sur un cheval d'un de mes élèves, des blessures graves de garrot suite à une séance avec un éthologue, séance ayant duré près de 6 heures. 6 heures, la contrainte psychologique n'est plus à prouver !? Je parlerais même de harcèlement. Quant aux blessures, elles sont le signe d'une bataille sur le plan physique ! Le cheval, épuisé moralement et physiquement, a fini par céder, un peu.
Sur le long terme ? Il a fallu d'autres séances évidemment. De plus, ce cheval a été atteint physiquement, et rendu inapte à la selle pendant plusieurs mois : c'est tout simplement intolérable et anti-professionnel.

Si vous avez d'autres témoignages, écrivez-moi.

Bonjour,

A la suite d'un stage d'éthologie auquel j'ai participé mon cheval a eu un tic aérophagique.
C'est un cheval très peureux et il a été travaillé assiduement pendant une heure pour monter dans un van.
Il est vrai que depuis je n'ai plus de problème pour monter dans un van mais mon cheval a un tic aérophagique depuis cet épisode.
Je pense que ce travail aurait dû être fait graduellement sur plusieurs jours.

Bravo pour votre article.
Salutation
C.
Bonsoir !

Je viens de lire votre article sur l'éthologie ... Assez déplaisant il faut dire!

Déplaisant par les témoignages, ils démontrent tout à fait un manque de professionnalisme de la part du-dit éthologue! Malheureusement (et c'est une honte ...), il y aura toujours des gens qui viennent mettre de l'ombre sur chaque méthode, la preuve est faite en western, en classique, en attelage et ... en éthologie. La preuve est faite, chaque méthode comporte son lot de crétins violents et brutaux qui croient fermement faire ce qu'il y de mieux pour le cheval ...
Enfin, je ne tenterai pas d'ouvrir de nouveau débat, c'est que justement ce débat est déjà ouvert!

Je vous raconte simplement ma petite histoire avec mon Quarter Horse de bientôt 9 ans (acheté à 8 ans). Rien de magique, rien de stupéfiant, je montais western, mais suite à quelques difficultés disons "anodines" (rodéo et cabrés sous la selle = manque de respect), on m'a dit "allez mets des éperons, rentre-lui dedans!" "un mors plus sévère, c'est ce qu'il lui faut à ton canasson!" Dégoûtée par cette magnifique démonstration d'ignorance et de stupidité humaine, j'ai cherché d'autres solutions. Qui entre en scène? Pat Parelli, vous l'aurez deviné!

Non, ça n'a pas fait de miracles, et je ne suis pas un "cerveau-lavé-par-Parelli-et-ses-jeux". Les jeux au sol sont une belle façon de concentrer le cavalier sur un objectif bien particulier, de même que le cheval. Les chuchoteurs n'ont peut-être rien inventé, ils ont tout de même démystifié le cheval, redonné espoir aux cavaliers aux prises avec des chevaux au comportement déplacé et j'en passe.

Je peux dire que mon QH s'est beaucoup amélioré, vous l'aurez deviné. Il se montre de plus en plus généreux dans son travail (eh oui, on travaille!) puisqu'on fait une petite séance de 10 minutes de jeux avant chaque séance d'entraînement, il y prend goût, semble s'amuser et je ressors de l'écurie avec un grand sourire au lieu d'avoir les nerfs en boule.

C'est loin d'être de la magie, c'est même extrêmement simple et accessible à tous. Quoi de mieux que de faire en sorte que mon idée devienne la sienne? Et pas par la coercition. Oui, effectivement, on nous enseigne que le cheval a toujours deux choix, faire ce qu'on lui demande dans le confort, ou le contraire dans l'inconfort. Les chevaux ne sont pas idiots, ils comprennent vite la méthode et apprennent que dans le fond, on ne leur en demande jamais plus qu'il ne le faut (sauf les-dits crétins qui abusent .. encore une fois, il y en a dans tous les milieux!)

Je n'ai pas besoin de cravache ni d'éperons. En revanche, j'ai mon mors large à levier branches courtes (le moins sévère dans ma discipline) et des rênes longues en tout temps. Ça c'est pour la partie entraînement et compé. En ce qui concerne les randos, j'ai une bonne vieille selle western et un licol en cordelette qui ne sert pas à grand chose ... le but n'étant pas de se servir des points de pression (les noeuds) mais bien de rendre le cheval si attentif à la moindre pression que le licol n'est que pure rhétorique, le mouvement des mains, le poids du cavalier et les jambes donnant assez d'indications pour que le cheval comprenne. Au sol, le stick n'est que le prolongement du bras, il n'agit qu'occasionnellement. Personnellement, je ne l'ai utilisé que pour la partie désensibilisation (jeu de l'amitié). Je tiens à préciser que la longe ne sert que le temps d'enseigner au cheval que son confort est au centre du cercle, ensuite vient le travail en liberté.

Je ne crois pas que mon cheval se sente obligé de participer aux jeux ni d'ailleurs aux entraînements, il le fait de bon coeur, je ne l'ai jamais maltraité pour la cause, j'aurais immédiatement perdu sa confiance. Mais quand je l'ai acheté, c'était une autre paire de manches!

Par ailleurs, j'ignore qui est cet éthologue qui a blessé le cheval au garrot, mais peut-être personne ne lui a enseigné la clé de l'éthologie (qui je crois est la même dans toutes les disciplines) : "demander peu, demander souvent, récompenser beaucoup" Et aussi que jamais au grand jamais le cavalier n'est censé épuiser sa monture pour le faire céder! À ce stade, ce dit éthologue n'a pas pratiqué l'éthologie, mais bien l'esclavage!

Finalement, pour l'histoire du tic aérophagique depuis le stage d'éthologie, ça ne tient pas debout, et je crois fermement que la cause de ce tic est autre que le fait de monter dans un van, désolée.

J'ignore si vous vous serez donnée la peine de lire tout mon roman, si oui, courageuse que vous êtes! Hihi =)
J'ai tenté de rester neutre et de vous faire part de mes connaissances et expériences en toute objectivité. Mais c'est sûr, il y a toujours des ignorants pour gâcher l'image d'une méthode. Combien de fois ai-je vu des cavaliers expérimentés cravacher sévèrement (la cravache n'est pas une arme, je le sais bien, pas plus que le carrot-stick, mais dans les mains de n'importe qui, ça devient n'importe quoi) une bête qui refusait un saut, qui manquait d'impulsion, j'en ai vu d'autres pratiquement arracher la bouche d'un cheval qui n'atteignait pas le degré de placer désiré, ou n'était pas suffisament incurvé à leur goût.

Ça ne vient pas noircir la réputation des cavaliers dits "non-éthologiques" ça? Non, parce que j'ai aussi vu des cavaliers parfaitement en harmonie avec le cheval, jouant sur la douceur pour obtenir ce qu'ils veulent, utilisant des bonnes techniques pour se faire comprendre du cheval sans brutalité. Je ne vous demande pas de prôner l'éthologie, simplement de comprendre que les vrais chuchoteurs sont ceux qui ont compris que la violence n'a pas sa place avec les chevaux, qu'il y a moyen de faciliter les choses pour les chevaux, et les faire apprécier ce qu'ils font, au lieu de se voir comme des esclaves.

L'éthologie n'est pas une discipline, c'est une aide aux disciplines, un cheval en classique/western/attelage ou quoi que ce soit d'autre peut être entraîné éthologiquement, ça ne peut que l'adoucir! Et comme dans toutes les recettes ... on peut toujours changer les ingrédients pour l'adapter au produit fini, il n'y a pas de règles absolues!

Merci de votre attention, j'espère vous avoir appris quelques petites choses positives sur ce tabou qu'est l'éthologie,

Guyam B.

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Bibliographie :