Juin 2012
Constater une boiterie
Lorsqu’un cheval boite, l'allure devient irrégulière. Pour constater une irrégularité, il faut donc mettre le cheval dans une allure régulière, c'est à dire symétrique : le pas ou le trot. Juger d'une boiterie au galop est une abérration.
Causes
La boiterie peut être l'effet de pathologies localisées dans le pied, mais également dans d'autres régions.
- contusions de la sole
- maladie naviculaire (antérieurs)
- dorsalgies (postérieurs)
- arthroses
- fourbure (antérieurs)
- tendinite (antérieurs)
- entorse
- fêlure
- fracture
- ostéite
- accrochement de la rotule (postérieurs)
- ...
Selon le siège de la pathologie en cause, la boiterie est plus accusée sur terrain mou (muscles et tendons) ou sur terrain dur (squelette et articulations).
Comment repérer de quel membre le cheval boîte ?
Si c'est un antérieur : à l'oeil
Le cheval tombe du côté sain, et relève brusquement l'encolure lors du poser du membre douloureux. La marche est irrégulière à l’œil.
Exemple au pas : le cheval se sert de son encolure comme balancier pour faire avancer alternativement chaque épaule. l'irrégularité se constate quand le rythme est brisé parce qu’il relève brusquement l’encolure plus haut d'un côté. Dans le cas présenté ci dessous, le cheval relève l’encolure au poser du membre antérieur gauche.
Exemple au trot : l’encolure reste fixe si le cheval est régulier. S'il existe le moindre mouvement d'encolure, rythmé avec le poser d’un diagonal, vous pouvez suspecter une boiterie, dont le membre concerné est l’antérieur du diagonal à l’appui au moment où le cheval remonte l’encolure.
Boiterie ©Laurence Grard-Guenard
Si c'est un postérieur : à l'oreille
Le cheval garde moins longtemps le membre douloureux à l'appui, il se dépêche de reposer le membre sain pour se porter. La hanche du membre malade est souvent plus haute que celle du membre sain. Le rythme de la marche est irrégulier à l'oreille.
Méthode à pied
On fait marcher ou trotter le cheval sur un sol plat, régulier, souple puis dur. On commence en ligne droite puis sur le cercle où la boiterie est généralement plus visible.
On observe le cheval de dos pour les postérieurs, de profil pour la ligne du dessus, la tête et l'encolure, de face pour les antérieurs et la tête.
Une personne tient le cheval sans le tirer pour ne pas gêner les manifestations de douleurs.
Eventuellement, une deuxième personne se place derrière le cheval pour le stimuler, mais sans geste brusque.
En selle
Il est possible de déceler les anomalies en selle, si le cavalier possède une assiette vraiment perméable et n'est pas tout le temps en train de monopoliser la parole avec ses aides. Les cavaliers raides ou cramponnés avec leurs jambes ne pourront sentir que les grosses boiteries. Les chevaux enrênés ne peuvent parfois pas exprimer leur mal-être, et les petites boiteries passent inaperçues jusqu'à ce qu'elles deviennent plus importantes.
Les degrés de gravité
On classe les boiteries en degré :
- Niveau faible, irrégularité de la marche
- Niveau faible, régulier au pas, et irrégulier de temps en temps au trot
- Boiteux au trot en ligne droite
- Boiteux au pas et refuse de trotter
- Niveau haut : le cheval n'avance pas ou se déplace sur 3 membres
Quand le membre est repéré
L'examen consiste en différents points :
- S'arrêter, vérifier les pieds en commençant par la sole : cailloux, corps étrangers, perforations de la sole, sensibilité en appuyant sur la sole, paroi, fourchette, glomes, crevasses au paturon, état des fers, clous manquants, fixité, chaleur anormale du pied ou du membre par rapport à un autre, déformation, gonfles, existence de blessures…
- Mettre le cheval au repos, le doucher, désinfecter et faire un pansement en cas de blessure
- Appeler un vétérinaire
- Des radiographies et un traitement médicamenteux peuvent être nécessaires.
A l'extérieur, monté ou lorsque l'on est attelé :
- Le meneur s’arrête, le coéquipier descend à la tête du cheval, le meneur descend, range ses guides et vérifie les pieds.
- Si le cheval boite fort : rentrer au pas, le meneur marchant à côté de la voiture pour soulager la traction, le coéquipier toujours à la tête.
On dit d'un cheval qu'il boîte à froid lorsque la boiterie apparaît au début de travail et disparaît avec l'échauffement. Qu'il boite à chaud lorsque la boiterie n'apparaît qu'après l'échauffement.
Bibliographie :